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mar. 06 déc.

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Paris

RÉCITS ÉCOLOGIQUES : HÉRITAGE ET PERSPECTIVES

L’équipe de l’écologie culturelle et l’Institut Rousseau s’associent autour d’une soirée innovante ! Une série de 6 penseuses et penseurs des liens entre culture et écologie proposeront chacun une présentation libre d’une petite dizaine de minutes sur l’angle de leur choix.

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RÉCITS ÉCOLOGIQUES : HÉRITAGE ET PERSPECTIVES

Heure et lieu

06 déc. 2022, 16:22

Paris, 2 Pl. Baudoyer, 75004 Paris, France

À propos

L’équipe de l’écologie culturelle et l’Institut Rousseau s’associent autour d’une soirée innovante – une série de 6 penseuses et penseurs des liens entre culture et écologie proposeront chacun une présentation libre d’une petite dizaine de minutes sur l’angle de leur choix. Le tout entrecoupé de morceaux de musiques joués par le pianiste Patrick Scheyder.

Si la question du récit en écologie revient sans cesse, presque comme un poncif, nous avons souhaité aborder le sujet sous l’angle original du temps, et plus précisément, des liens entre passé, présent et futur.

De l’exploration de nos racines culturelles écologiques naîtront les branches et les feuilles de demain. Que pouvons-nous puiser dans notre passé pour inventer le futur, proposer un cap désirable et sortir de l’éco-anxiété, elle-même nourrie de la perte de repères identitaires ? Que nous disent des figures comme Rousseau, inspiratrices de notre République ? Comment transformer l’élan mélancolique en élan vital ? Comment redessiner les territoires pour que nous puissions nous ancrer davantage dans la réalité des éléments naturels ? Comment passer des droits naturels à l’économie naturelle ? Comment l’écologie nous émancipe des assignations à identité ?

Autant de grandes questions que nos intervenants tenteront d’éclairer devant vous, et avec vous ensuite pour un temps d’échange plus convivial.

1️⃣ Patrick Scheyder – Pianiste, metteur en scène, historien des idées et membre fondateur de l’Ecologie Culturelle

➡️ L'écologie en 3 dimensions

L'écologie est traitée presque exclusivement dans les termes du présent, fondu à un futur anxiogène. « Nous avons 10 ans pour sauver le monde ! ». Vécue comme une " nouveauté " par le grand public, l’écologie peine à trouver sa place dans notre paysage mental. Une vision en perspective s'impose alors : elle associe nos préoccupations sur le climat à des précédents fondateurs de notre culture. Rousseau, Sand, Hugo, Michelet et d’autres grandes figures de notre panthéon culturel ont développé une vision écologique d'avant-garde, qui peut nourrir les luttes présentes, et qui replace l’écologie dans une profondeur culturelle française. Les jeunes activistes sont des héritiers qui s’ignorent souvent.

2️⃣ Ariane Ahmadi – Spécialiste de la communication politique et politologue, membre fondateur de l’Ecologie culturelle

➡️ Malaise dans la culture : la nostalgie et le récit écologique

L’activisme écologique s’est structuré autour de l’idéologie de la décroissance, contestant le mythe d’un progrès linéaire, illimité et sans condition. Cette ambition a opéré une scission entre la gauche ouvrière productiviste et la gauche écologiste. Aujourd’hui, la volonté de préserver la Nature peut entrer en écho avec la nostalgie populaire des Trente Glorieuses. L’enjeu moderne du récit écologique consiste donc, comme pour la gauche traditionnelle, à dépasser ce spleen. Ce récit doit esquisser les nouvelles potentialités, et les nouvelles libertés que le tournant écologique peut offrir à l’humanité. Un chemin pour transformer l’élan mélancolique en élan vital, et faire de l’écologie un objet de désir partagé.

3️⃣ Matthieu Abgrall – Diplomate, docteur en histoire ancienne, membre de l’Institut Rousseau

➡️ Frugalité heureuse dans la patrie de Jean-Jacques

Rousseau est un penseur de la Nature. Il en imagine le fonctionnement en écosystèmes où l’humain doit faire preuve d’un interventionnisme raisonné pour préserver, reconstituer si besoin et préparer l’avenir. Entre rejet du progrès de la technique et de l’industrie, souvent générateur d’inégalités de richesse, et amour des solutions qu’il porte, nous contemplons avec envie la possibilité d’une vie simple, saine, proche des nôtres et en accord avec des valeurs humanistes. Pour Rousseau, il s’agit de la patrie, formée de deux impératifs : celui de la transmission d’une culture et d’une identité, et celui de la démocratie, où la volonté générale vient définir la vraie liberté comme découverte de ce que pense la majorité des citoyens. Ainsi se dessine la frugalité heureuse dans la patrie de Jean-Jacques, entre attention portée à la préservation de la nature et de la culture, comme de la construction d’une démocratie enracinée et véritable.

4️⃣ Nicolas Escach – Géographe, directeur du Campus des transitions de Sciences Po Rennes, membre fondateur de l’écologie culturelle.

➡️ Vers une République des biorégions ?

La perte de sens qui affecte nos sociétés vient à la fois d’une incapacité à appréhender les conséquences de nos actions, d’une substitution des besoins par des désirs impossibles à rassasier, et d’un déficit de transmission. Une partie d’entre nous est gagnée par une vie hors-sol, quand d’autres subissent un enclavement grandissant. Comment pouvons-nous, par l'Écologie culturelle, nous réapproprier les vertus de l’ancrage et apprendre à habiter nos territoires ? Comment les échelles locales, nationales et étrangères peuvent se conjuguer à cette fin ? Sur quels exemples concrets, nationaux et étrangers, pouvons-nous nous appuyer ?

5️⃣ Pierre Gilbert – Prospectiviste en risques climatiques, auteur, membre fondateur de l’écologie culturelle et de l’Institut Rousseau

➡️ Vers une République naturaliste 2.0 ?

Le naturalisme a irrigué la création de la République en France, et nous a donné les droits naturels de l’Homme, universels par nature. Aujourd’hui, à l'aune de nombreuses avancées scientifiques permettant de mieux comprendre le vivant, nous découvrons à quel point il nous offre toutes les clefs, techniques ou organisationnelles, pour réussir la transition. À quoi ressemblerait une république naturaliste au 21e siècle ? Comment organiserait-elle l’économie pour qu’elle soit avant tout régénérative, pour le milieu comme les citoyens ? La continuité du naturalisme républicain n’est-elle pas dans l’économie bio-inspirée ?

6️⃣ Stacy Algrain – journaliste, activiste et spécialiste des questions de biodiversité

➡️ L'héritage des non-héritiers

À l'heure où l'actualité ne parle que des puissants de ce monde, des fils et filles de, des biens nés et de leur mainmise sur notre monde et ses ressources, qu'en est-il de nous autres ? De celles et ceux instrumentalisés à loisir pour tenir les murs d'une maison qui s'écroule ? Ouvriers, racisés, immigrés, sonorités méprisées qui n'auraient hérité de rien... Ni culture ni patrimoine, presque des demi-hommes. Corps abîmés, vies gâchées… j'ai longtemps cru qu'être née en bas, c'était être condamné à porter le poids des années volées et des espoirs perdus, à voir son destin placé entre d'autres mains. Pourtant, de la lutte des classes à la justice climatique, l'Histoire nous invite à enterrer le fatalisme pour mieux nous révolter !

Une soirée animée par Chloé Ridel, penseuse de la démocratisation et autrice, co-directrice de l’Institut Rousseau.

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